Toi là ! Oui, toi, le petit scarabée qui souhaite devenir un Casimir un jour, ce compte-rendu est pour toi !
Pour ton 1er dimanche, déjà tu fais sonner le réveil à 7h, et là tu dis : “nan mais, keskimapri?”. Normalement le dimanche, c’est au mieux nettoyage des chromes, au pire la totale de Breaking Bad sur Netflix (et ok, un peu de lessive et de ménage, mais ça c’est dans les bons jours).
Pour le premier jour, tu as tout bien vérifié : ton plein est fait, la veille tu as fait ton paquetage pour aller faire la Cordillères des Andes : gants d’été et gants d’hiver, sous vêtements techniques chauds en réserve (on sait jamais, hein, à 8h ça va être glacial, tu le sais pas, normalement à cette heure-là tu dors).
Bref, départ pour Crosne–>Villabé, timing impec, arrivée 8h35, personne sur l’aire de rendez-vous. Allez, je vais m’occuper en faisant un petit plein complémentaire, on n’est jamais trop prudent. Mais oueske je sors de ce parking pour aller à la pompe en face de moi? Bon je vais faire le tour. Méééééé, et là, petit scarabée, tu tombes sur un attroupement de motards… Bah oui, sont bien là, prêts à en découdre avec les petits nouveaux, et les autres.
Tu te gares en laissant bien une large zone de chaque côté de ta Harley. Bah oui, faut bien de la place pour fouiller sans arrêt dans les sacoches. C’est comme les grands sacs à main, on ne sait jamais ce qu’il y a dedans. Comme y a 2 sacoches, tu multiplies par deux le fouillage. Par la suite, tu comprendras, petit scarabée, que tu commets là ta première erreur grave… Mais l’instructeur Casimirien veille au grain, il t’attend au tournant.
L’accueil est très cordial, tranquille émile, personne n’est laissé à l’écart. Les habitués ne la ramènent pas et les nouveaux observent, sans trop se méfier. Erreur grave petit scarabée, de croire que tu t’embarques pour une croisière sympa et ronronnante.
Après les présentations et les instructions, qui sont très claires, on demande qui a déjà roulé en groupe. Et là, petit scarabée, si comme moi tu as déjà roulé un peu en groupe avec des bikers fans de Johnny (nan mé moi, chuis pas fan de Johnny), tu lèves le doigt innocemment et tu te dis : “Haha, moi les coups de jambes en l’air, je connais ça par coeur, un coup à gauche, un coup à droite, ou les 2 sur les dos d’âne, oué ça va le faire, je monte mon niveau d’un cran-là, vont voir c’qui vont voir”. Erreur grave ! Premier choc : on fait les signes avec les mains. Koakidi lui? Les mains? Nan mé tépafou?
Je te rassure petit scarabée, finalement c’est plutôt facile à faire, c’est un coup à prendre. Après tout tu fais déjà bien coucou aux motards en face, alors ça le fait au final. Bon c’est vrai que, tout comme le fameux téléphone arabe, il peut arriver que l’instruction de l’ouvreur se déforme un peu à l’arrivée… Mais c’est qui fait le charme du roulage en groupe, haha.
Avec autant de bienveillance, tu es rassuré(e) avant le départ, car ta hantise, ce sont les graviers, les pavés, et manier ta moto sans la chevaucher. L’encadrement n’osera pas nous faire ça. C’est des gentils. Erreur numéro 2, scarabée.
Bon, on va accélérer : alors que les groupes sont rapidement constitués, ceux de niveaux supérieurs ont totalement disparu dans la 5e dimension, ils réapparaîtront comme par magie à chaque étape de pause. En effet, le motard de niveau supérieur est bienveillant : il arrive plus vite que toi pour te préparer l’accueil. Ainsi tu es attendu(e) et tu apprécies beaucoup ce sens de l’hospitalité.
La première étape était bien sympa, mais tu as regardé d’un oeil méfiant la zone de parking en graviers, et t’es empressé(e) d’aller à gauche sur l’allée en bitume, nonmého.
Arrive le repas “gastronomique”, on t’avait bien prévenu(e). Service à table, rien à redire, il y a des resto qui sont trop forts pour gérer les groupes en décalé… Bref, ce MacDo était la bonne formule.
Sauf que… Sur le parking du MacDo, tu te gares avec ta Harley, tranquille émile, sur une place que pour toi (oui, sacoches, fouillage etc..). Oulala, le crime ! Katufé petit scarabée? Tu vas devoir apprendre que sur une place de parking voiture, on met 4 motos… Kôa? Méssonfou ! Et attends petit scarabée, y a en plus un ordre à respecter : on doit pouvoir repartir de manière à se retrouver dans le même ordre que le roulage, en outre il faut également passer le moins de temps possible à manipuler les motos. C’est vrai que c’est très astucieux, faudra que je le ressorte en réunion sécurité dans ma boîte.
Mais ton martyr de parking n’est pas fini, petit scarabée.
A la pause de l’après-midi, tu te prends la totale gravier-pavés-bouger-la-moto-sans-la-chevaucher. Ah les traitres !
Pour les graviers, ça s’est finalement bien passé. Pour les pavés pas trop mal, par contre pour la maniabilité de la moto, c’est la kata. Le chef vénéré d’un côté, moi de l’autre, et que j’essaie de la reculer… En général, j’ai des instincts meurtriers dans ce genre de moments (oui, en mode panique je peux tuer). Bon, le chef, j’en ai encore besoin pour les futures sessions, je vais l’épargner pour cette fois-ci. On a reculé la bête, mais je ne sais pas comment. Et sur des pavés en plus.
Les niveaux-supérieurs comme à chaque fois nous avaient déroulé le tapis rouge, et comme ils sont très modestes, ils se sont retirés avec discrétion pour repartir en arsou… repartir en continuant leur entraînement.
Qu’as-tu apprécié de cette journée, petit scarabée?
1) La bienveillance (réelle) de l’encadrement.
2) Les instructions très claires, les interactions très respectueuses (ce n’est pas une moto-école : on ne te prend pas de haut, tu n’es pas un(e) élève)
3) Les encouragements sur les (micro) progrès
4) Le debriefing à chaque pause, le/la motard(e) est invité à donner son ressenti, voire faire son auto-critique, ce qui est très appréciable et profitable, car il/elle est mis au centre de son apprentissage/perfectionnement.
5) Le road trip est formidable, le niveau des routes est varié mais technique aussi, on n’a pas le temps de s’ennuyer, et on découvre des villages bien sympathiques.
6) La journée est très équilibrée, entre les pauses et le roulage. Il n’y a pas de crainte à avoir sur la longueur, même si cela demande de la concentration pour les niveaux de base : on est bien contents quand même quand ça se termine.
Petit conseil d’amie, scarabée : surtout ne lève pas la main à la dernière question posée à la toute fin de la sortie lors du debriefing général, tu te retrouveras à rédiger le compte-rendu.
Allez, merci à toute l’équipe CASIM91 et aux motards, mention spéciale à Anne, Annie et Cynthia, Sylvain, son adorable fille et Victor, j’ai bien aimé cette journée, j’ai appris plein de choses mine de rien.
Merci à tous les motards du jour pour leurs sourires et leur sympathie.
A très vite,
Corinne